Apparence des matériaux : intercomparaison de trois techniques d'analyse

 

Nous avons profité de l'étude très approfondie d'une œuvre dans le cadre de mon doctorat pour "confronter" des analyses d'imagerie complémentaires :

L'une mesure et cartographie, elle nous donne les reliefs et les différences de micro-structure en surface : c'est la stéréophotométrie.

Une autre rend compte des différences de luminescence de la matière, excitée par des rayonnements variables (puis l'image est récoltées à travers plusieurs filtres) du proche infrarouge aux UV : les contrastes témoignent de modifications chimiques invisibles à nos yeux : c'est la luminescence.


Enfin, la dernière, est celle que nous avons "prototypée" au cours du doctorat : elle enregistre une carte de brillant, quelque soit la position de la source lumineuse, en même temps qu'elle donne une valeur en chaque point. Un outil qui manquait vraiment à nos équipements de diagnostic : c'est l'imageur de brillant.

Chaque analyse nous apporte des éléments différents, qui nourrissent le diagnostic et permettent d'affiner le phénomène encore incompris des fluidifications spontanées des liants dégradés des œuvres de la seconde moitié du XXe : on observe que le liant dégradé provient des couches internes de la matière et que la fluidification s'opère d'abord en sous-couche (elle est donc invisible dans la plupart des cas), que la dégradation provoque une augmentation du volume, et de la brillance, en ayant une luminescence plus forte dans le vert... : L'enjeu sera de détecter ces éléments précocement, et de pouvoir évaluer l'efficacité des stratégies de conservation choisies, comme celle des traitements. 

Nous avons présenté ces trois techniques complémentaires pour la première fois (devant un public très averti) à l'Espace Mendes France de Poitiers, à retrouver bientôt en replay, sous le titre : Projet NUIT – NOIRœS

Journée d'étude GDR Appamat à Poitiers (septembre 2023)

"Projet NUIT – NOIRœS : Imager une œuvre de Pierre Soulages"

Dans le cadre du PIA ExcellencES UP-SQUARED, le projet NUIT – NOIRœS (septembre 2022 – février 2024) a pour objectif de développer et de coupler trois techniques d’imagerie (stéréophotométrie, luminescence, cartographie du brillant). Une campagne de mesures sur une œuvre de Pierre Soulages a été organisée aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse. Les premiers résultats obtenus sont présentés.

par Pauline Hélou-de La Grandière, conservatrice/restauratrice de peintures, doctorante Cy-Paris Université, Benjamin Bringier, Daniel Meneveaux, Mickaël Ribardière, Institut Xlim, Université de Poitiers, Mathieu Thoury, IPANEMA, Saclay, Mathieu Hébert, Yann Pozzi, laboratoire Hubert Curien, Université Jean Monnet de Saint-Etienne, Lionel Simonot, institut Pprime, Université de Poitiers –

https://gdr-appamat.cnrs.fr/evenement/journee-detude-imager-les-oeuvres-dart/

Each analysis provides us different elements, which contribute to the diagnosis and enable us to refine the misunderstood phenomenon of spontaneous fluidification of degraded binders in works from the second half of the twentieth century.

We observe that the degraded binder comes from the inner layers of the material and that fluidification first takes place in the sub-layer (it is therefore invisible in most cases), that degradation causes an increase in volume, and brilliance, with a stronger luminescence in the green...: The challenge will be to detect these elements early, and to be able to assess the effectiveness of chosen conservation strategies, such as treatments. The challenge will be to detect these elements at an early stage, so as to be able to assess the effectiveness of selected conservation strategies and treatments. 

We presented these three complementary techniques for the first time (in front of a very well-informed audience) at the Espace Mendes France in Poitiers, soon to be replayed, under the title : Projet NUIT - NOIRœS